Quelques mots d’histoire et contexte de la création du CRI Rezé

Le contexte:

Nous sommes dans les années 80 et la France découvre une révolution venue des Etats Unis: le personal computer. Personne ou pas grand monde ne réalise à l’époque qu’émerge une révolution technologique aussi importante que celle de l’imprimerie. Il est facile maintenant avec un recul de quarante ans de mesurer les bouleversements liés a cette évolution technologique qui va questionner en profondeur les organisations de travail, les relations inter-personnelles, notre rapport au monde. Pour la France c’est avant tout un enjeu industriel, les leaders du secteur sont principalement américains. La France cherche à développer une filière industrielle Française. Est crée l’ADI ( agence de développement de l’informatique) dont l’objectif est double : créer un marché intérieur National pour la diffusion de matériels Français et développer sur l’ensemble du territoire une culture informatique. Des industriels Français se mettent sur les rangs : Goupil, thomson… pour essayer d’enrayer une invasion de matériels américains: Apple en particulier car le géant des gros systèmes IBM ne réalise pas encore que nous assistons au début de la fin des gros systèmes centralisés. En France, la société Bull est sur la même ligne stratégique: celle d’un effet d emode sans lendemain qui ne pénétrera pas le monde des entreprises.

L’agence de l’informatique crée au début des années 80 le réseau X2000. le premier centre labellisé dans la région nantaise est situé a Saint Herblain à l’initiative de la commune et d’un certain nombre d’associations partenaires : léo Lagrange, la fédération compagnonnique des métiers du bâtiments entre autre.

La ville de Rezé décide à son tour d’avoir son centre X2000 sur la commune.en 1984.

Jacques Floch alors maire de Rezé demande a son premier adjoint Daniel Prin de prendre la présidence de cette toute nouvelle association.

Le premier juin 1984 le centre de ressources informatiques de Rezé, membre du réseau X 2000 ouvre ses portes aux rezéens. L’inauguration a lieu en présence de monsieur Forni président de la commission informatiques et liberté nouvellement crée par le gouvernement de l’époque.

Les premiers objectifs étaient d’accueillir les scolaires et le grand public. Les premières formations se mettent en place pour apprendre à programmer dans le langage de l’époque: le basic.

Il faut bien comprendre que pour l’époque ce langage apparaissait comme une avancée spectaculaire et nous passions des journées pour programmer une applications qui allait répondre par oui ou par non à des questions simples.

Le matériel était à l’époque composé de TO7 et MO5 avec des touches en gomme qui nécessitaient une pression continue pour que la machine enregistre le message.

A l’époque nous pouvions faire une conférence de presse pour présenter le fonctionnement en réseau de six TO7 reliés à une machine plus puissante. C’était magique !

Spontanément des salariés d’entreprises se présentaient dans nos locaux en nous demandant de les former rapidement a ces nouveaux outils. Les entreprises commençaient a s’intéresser a ces nouvelles technologies générant des inquiétudes chez des salariés qui craignaient de ne pas être à la hauteur.
L e réseau X 2000 se développait sur l’ensemble du territoire et des projets naissaient dans d’autres communes: Saint Nazaire, La Roche Sur Yon par exemple.
Le réseau X 2000 était doté de moyens importants pour l’époque et le matériel arrivait en flux régulier dans nos locaux sans même que nous ayons besoin de le commander !
Nous savions, pressentions que cette manne ne serait pas éternelle, qu’il nous faudrait à un moment ou un autre gagner en autonomie financière. Nos prestations à l’époque étaient gratuites or les entreprises nous sollicitaient pour que nous prenions en charge la formation de leurs salariés sur les premiers logiciels qui apparaissaient sur le marche: les calc premier nom des tableurs et de lourdes bases de données relationnelles comme DBASE III.
Ces sollicitations ont généré le premier débat de fond au sein du conseil d’administration. le CRI de Rezé devait il se positionner sur le marché solvable des entreprises ?
le débat fut animé pour ne pas dire plus. Le président de l’époque considérait que la formation des salariés ne rentrait pas dans le cadre les missions du CRI et que nous devions rester dans le champ d’origine en direction des scolaires et du grand public.
Ce désaccord stratégique fut tranchée par le maire, jacques Floch qui donna son feu vert pour que le CRI de Rezé se positionne sur le marche de la formation continue des salariés et gagne en autonomie financière.
Chaque jour apportait de nouvelles innovations, nous nous étions portés acquéreur de nos premiers Apple à l’époque beaucoup plus ergonomique et intuitif que les matériels Français. Une jeune société de distribution de matériels Apple s’était installé sur la commune et noua un partenariat étroit avec le centre de ressources.
Celui ci se développait et un premier palier de plus de dix salariés permanents fut franchi à la fin des années 80.
Le demande des entreprises étaient fortes et nos locaux, d’anciennes salles de classe, ne correspondaient plus à nos besoins.
Un changement de président eu lieu ce fut Michelle Charpentier qui prit la présidence du CRI. Des locaux vides situés rue Louise Michel appartenant à la SEM de développement économique de la commune furent proposées. Les salles furent aménagées conformément à nos besoins, ce déménagement constitua une opportunité décisive pour le développement du CRI Rezé.
Innover était notre crédo, proposer de nouveaux services, montrer et démontrer de nouveaux usages. Le CRI de Rezé surfait sur la vague déferlante de l’arrivée de la micro informatiques.
Notre développement fut remarqué dans le réseau X 2000 et nous fumes invités à rentrer dans le conseil d’administration du réseau National.
A la fin des années 80 nous avons mis en place les premières formations professionnelles financées par le Conseil Régional des pays de la Loire. Cette orientation outre qu’elle rentrait complètement dans nos objectifs nous permettait aussi de sécuriser notre chiffre d’affaires afin d’accompagner le développement du centre de ressources, Sa politique d’embauches. Le terme n’était pas encore connu à l’époque mais nous étions ce que l’on appelle maintenant une « start up ».
Les premières formations se mirent en place en bureautique, gestion, et publication assistée par ordinateur. Tels des pionniers ou des « missionnaires « nous étions sollicités pour effectuer des démonstrations de matériels dans des salons ou des communes du sud Loire. Les gens découvraient émerveillés le minitel et ses usages. nous mettions notre matériel dans des lieux publics comme des cafés pour que le plus grand nombre puisse s’exercer. Une époque incroyable et pourtant si proche ! Nous fîmes même une conférence de presse pour présenter sur minitel les actions culturelles du CRDC avant qu’il n’emménage dans les locaux actuels du Lieu Unique.
La région des pays de la Loire finançaient nos investissements, comme nous l’avions anticipé le réseau X 2000 progressivement déclina jusqu’à disparaître, nous avions eu le temps de prendre notre envol ! De par nos origines, nos valeurs nous nous inscrivions dans le champ de l’économie sociale cherchant un point d’équilibre entre des missions d’intérêt général et le développement d’activités lucratives sur le champ concurrentiel. L’association se professionnalisait et progressivement avait acquit son autonomie financière, de nouveaux membres rejoignirent le conseil d’administration dont michel Guillou directeur commercial d’une SCOP de la région Nantaise :Disposelec. il sera le directeur du CRI en 1994 après que le CRI REZE ait fêté ses dix ans d’existence. Un nouveau président, Loic Jégo, remplaça Michelle Charpentier lui aussi élu de la Ville marquant ainsi le lien originel qui liait le CRI à cette commune.
De nouveaux usages apparaissaient qui aujourd’hui semble tellement évidents qu’il est difficile d’imaginer qu’il n’en fut pas toujours ainsi. Le CRI Rezé facilita le lancement d’autres associations dans des périmètres d’activités complémentaires: le centre de ressources pour la communication sociale, la boutique multi-média, interfaces dédié aux formations commerciales et au marketing.

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